Ragots, potins, rumeurs : de la cour de récré au bureau, de la bande de potes au voisinage, les commérages sont un ciment puissant de nos relations sociales. Alors que chacun reprend le chemin du travail, nous avons voulu approfondir ce que ces à-côtés croustillants de la vie de bureau apportent, ou à l'inverse, dégradent, de notre qualité de vie au travail.
Toute l'équipe de Comme on travaille vous souhaite une très bonne reprise ! Et pour recevoir Work & the City directement dans sa boîte mail en 2022-2023, c'est ici :)
Le commérage, ciment social
🔥 Un article publié par Welcome to the Jungle nous amène aux origines du commérage. Citant Yuval Noah Harari, il explique que le besoin de partager des informations sur les autres serait au fondement de l'apparition du langage. C'est cela qui participerait à la naissance d'entraides ou de rivalités, aidant à définir ce qui est bien perçu et ce qui est mal perçu pour un groupe d'individus.
🐒 De son côté, le célèbre anthropologue Robin Dunbar (connu pour le "nombre de Dunbar", cette idée selon laquelle une personne peut entretenir une relation humaine stable avec un maximum de 150 individus environ), estime que le rire a de loin précédé le langage dans l'évolution de notre espèce. Le rire et ses montées d'endorphines a remplacé l'épouillage des singes pour aider les hommes à se lier en plus grandes communautés.
😂 Quoi de mieux qu'une anecdote gratinée pour déclencher le rire entre collègues ? Aimer les ragots fait donc de nous des êtres humains. Mais qu'en est-il dans le cadre particulier du travail ?
Une source d'apprentissage
💡 Selon les chercheurs spécialistes du sujet, les potins ne sont pas un passe-temps pour combler l'ennui au bureau, mais un outil indispensable pour naviguer dans l'environnement de travail. Grâce à eux, on peut se positionner parmi nos pairs, (in)valider nos comportements, et devenir plus performant grâce à un apprentissage "par procuration".
🤝 La chercheuse Elena Martinescu de la Vrije Universitetit d'Amsterdam a étudié le commérage dans sa dimension hiérarchique. Pour elle, on ragote surtout entre pairs ou avec ses supérieurs. Dans un cas, il s'agit de chercher du soutien social. Dans le deuxième, il est davantage question de développer son influence.
🟰 Contrairement aux idées reçues, le potin au travail ne serait ni élogieux ni critique la plupart du temps, mais tout simplement neutre. Une recherche relayée par cet article de BBC Afrique a passé au crible plus de 500 conversations pour le vérifier. Comme l'explique Shannon Taylor, professeur de management, avec les ragots, il s'agit de donner du sens à ce qui se passe autour de nous.
Vertueux, le commérage ?
🧑⚕️ Pour les psychologues comme Caroline Dumas, citée dans l'article de Welcome to the Jungle, le commérage est un aussi moyen de faire face à des situations professionnelles difficiles. Si bien que lorsque ces soupapes de décompression disparaissent, les salariés peuvent être conduits à intérioriser leur mal-être, à trouver d'autres exutoires plus dangereux.
🎨 Mieux : le professeur Matthew Feinberg, de l'université de Toronto, a démontré dans ses recherches que le phénomène de tâche d'huile réputationnelle qui se met en place avec le commérage peut conduire à mettre de côté les individus les moins coopérants vis-à-vis du groupe, et finir par les rendre plus collectifs.
⛔ On l'aura compris, il y a du bon dans les commérages. Il nous appartient d'identifier quand cela va trop loin. Rappelons que la jurisprudence en droit du travail français a récemment instauré la notion de "harcèlement d'ambiance" pour désigner (initialement à propos de harcèlement sexuel) la création d'un environnement de travail hostile et dégradant, même sans atteinte directe à la personne.
On a repéré aussi...
🌳 Après un été sans merci pour nos forêts, The Conversation publie un article de chercheurs québecois sur le rôle des grands arbres en ville. Avec le réchauffement climatique, il faut multiplier ces plantations - et leur donner les conditions de s'épanouir - car les grands arbres rendent de nombreux services écosystémiques aux citadins, comme la captation du CO2 ou la limitation du ruissellement des eaux de pluie.
💐 Pour rester sur ce thème, voici le portrait d'une fleuriste finlandaise qui récupère les invendus de l'industrie des fleurs et les vend dans sa boutique, située dans les locaux d'un ancien hôpital psychiatrique. Est-ce qu'un si beau projet ne rend pas confiance en l'avenir ? Pour nous, si :)
🎬 Si le sujet de l'équilibre pro-perso vous fascine, plongez-vous dans Severance (Apple TV). La série nous propulse chez Lumon, une entreprise où les salariés voient leur mémoire dissociée : au bureau, ils ne savent rien de qui ils sont à l'extérieur, et vice-versa. Le tout dans un décorum tout en cubicles et couloirs lugubres, véritable dystopie du travail. Glaçant !
Du côté de Comme on travaille
👩💻 Du nouveau sur notre site Internet ! Nous avons profité de l'été pour une mise à jour du site de Comme on travaille, avec la présentation de nouveaux cas clients ou encore celle de notre offre développée pour les PME-TPE. Il n'y a pas que les grands acteurs qui devraient pouvoir s'offrir du (bon) conseil, c'est une certitude ! Jetez un oeil et dites-nous ce que vous en pensez ;)
Camille Rabineau & l'équipe de Comme on travaille
Nous sommes Comme on Travaille, consultantes et facilitatrices spécialistes des nouveaux modes & espaces de travail. Nous accompagnons les entreprises déterminées à faire de leurs projets d'aménagement des projets humains, en utilisant le co-design et les outils de l'intelligence collective. Nous sommes les bonnes fées qui viennent mettre du lien et emmener les équipes dans des projets complexes, souvent mal perçus au départ.
Présentez-nous votre projet en prenant un RV téléphonique ici !
Camille Rabineau - Comme on travaille - camille@commeontravaille.fr
Urbaniste, experte des nouveaux espaces de travail, je partage dans ma newsletter Work & the City des perspectives sur l'évolution du bureau, des modes de travail et leurs impacts sur la ville.
Quatre bonnes pratiques pour s'approprier un espace de travail Que les salariés s'approprient leur espace de travail, c'est ce que souhaitent tous nos clients. La raréfaction de nos passages au bureau si ce n'est le désamour pour ce dernier appelle les entreprises à agir, pour faire du bureau un lieu choisi et non subi : c'est l'appropriation du bureau. Ça tombe bien, nous en avons fait notre mission chez Comme on travaille ! Alors aujourd'hui, nous partageons avec vous quatre exemples...
Notre bureau doit-il être beau ? Parce que nos façons de travailler évoluent si vite, les moteurs des projets d'aménagement de bureaux sont avant tout la rationalisation immobilière et l'adaptation à de nouvelles pratiques de travail. La dimension esthétique ne s'exprime, elle, que plus rarement. Pourtant, il est indéniable que les nouveaux aménagements de bureaux se traduisent par une montée en gamme de l'environnement de travail. Des aménagements de meilleure qualité, plus soignés, et...
Personnaliser son bureau, qu'est-ce que cela dit de nous ? Plus que la peur de ne plus avoir de place, plus peut-être encore que le rejet du bruit, la perspective de ne plus pouvoir mettre sa patte à la décoration de son bureau est un frein majeur des projets d'aménagement en entreprise. Derrière les attachantes photos de famille, mug insolites et cactus, se cache un sujet profond. Entre talents de bricoleur, mouvement DIY et affirmation de soi, plongeons dans ce sujet peu abordé ainsi que...